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11 avril 2024

Mirko Bibic s'adresse au comité du patrimoine canadien

J’espérais me joindre à vous il y a un mois, avant que le comité ne reporte notre réunion. Je suis donc ravi d’avoir cette conversation importante aujourd’hui.

Depuis que Bell a acquis CTV en 2011, l’industrie mondiale des médias a subi des changements radicaux.

Le secteur des médias est en évolution en raison des changements technologiques, les nouvelles habitudes des consommateurs, les besoins changeants des annonceurs et de la concurrence vigoureuse des diffuseurs étrangers et des géants du Web qui ne sont pas soumis aux mêmes réglementations coûteuses que les diffuseurs canadiens.

En 2026, la moitié des ménages ne seront pas abonnés à la télévision traditionnelle.

Entretemps, les revenus de diffusion en continu, qui se chiffrent déjà en milliards, ont augmenté de 14 % l’année dernière et augmenteront encore de 500 millions de dollars cette année, ce qui profitera de manière disproportionnée aux géants du Web étrangers.

Le public s’attend désormais à avoir accès aux nouvelles en tout temps, et les entreprises de médias ont dû s’adapter.

Certains ont cherché à déformer les faits concernant la restructuration de Bell. Nous devrions tous nous entendre pour dire que les faits ne mentent pas; les voici donc.

Un : Bell continue d’investir dans les nouvelles et les médias. Depuis que je suis devenu chef de la direction en 2020, Bell Média a investi plus d’un milliard de dollars en capital pour mieux servir nos téléspectateurs. Ce montant s’ajoute à près de 1,7 milliard de dollars que nous investissons chaque année dans le contenu.

Malgré ces investissements importants, les chaînes traditionnelles de CTV ont perdu plus de 180 millions de dollars l’an dernier. De plus, Bell Média subit des pertes de plus de 40 millions de dollars par année en lien avec les services de nouvelles.

Deux : Bell Média dépasse largement ses obligations réglementaires en matière de nouvelles locales. Nous diffusons plus de 25 000 heures de nouvelles locales par année. C’est 150 % de plus que le nombre d’heures exigées par le CRTC.

Trois : CTV News Channel, la chaîne CP24 et BNN diffusent 20 000 heures de nouvelles par année. C’est 300 % de plus que le nombre d’heures exigées par le CRTC.

Quatre : CTV publie environ trois fois plus d’articles d’actualité numériques par jour que lorsque Bell l’a achetée il y a 13 ans.

Cinq : CTV diffuse aujourd’hui plus de bulletins nationaux originaux qu’à n’importe quel moment de son histoire de plus de 60 ans.

Six : Pour la première fois, CTV National News comptera bientôt des journalistes qui produiront des reportages dans les dix provinces.

Sept : Nous investissons plus que jamais dans le contenu francophone.

En 2021, nous avons lancé Noovo Info.

Pensez-y, au cours d’une période difficile, Bell Média a bâti une salle de nouvelles à partir de rien.

Nous avons engagé une équipe de journalistes francophones pour diffuser des nouvelles dans cinq marchés québécois. Et depuis, la salle de nouvelles s’est agrandie de 25 %.

Huit : Notre plateforme de diffusion en continu Crave offre près de 11 000 heures de contenu en français.

Par ailleurs, notre émission Véronique et les Fantastiques sur Rouge FM a récemment annoncé qu’elle ne diffuserait que de la musique francophone.

Aucune autre entreprise de médias canadienne n’a réalisé des investissements d’une telle ampleur, mais cela ne suffit pas pour relever les défis auxquels notre industrie est confrontée.

Par conséquent, Bell a pris la décision difficile de procéder à des réductions de personnel, comprenant des départs et la suppression de postes vacants.

Au cours de notre récente restructuration, moins de 10 % des départs étaient chez Bell Média, c’est-à-dire 440 postes au total.

Nous savons que cette décision est difficile pour tous les employés touchés. C’est pourquoi nous les soutenons en leur offrant une indemnité de départ équitable, des services de transition de carrière et un accès continu à leur couverture de soins de santé.

Nous avons également respecté toute obligation en vertu des conventions collectives.

Bell n’est pas seule. Au cours de la dernière année, CBC/Radio-Canada, financée par les contribuables, a annoncé la suppression de 800 postes; TVA a supprimé près de 550 postes et Corus a réduit ses effectifs d’au moins 15 %.

L’année dernière, Telus a annoncé la suppression de 6 000 postes. De son côté, Rogers a également procédé à une restructuration.

Soyons clairs : nous ne demandons pas de protections spéciales. Nous demandons des conditions de concurrence équitables avec les géants mondiaux du Web.

Pourtant, le cadre réglementaire ne s’est pas adapté assez rapidement aux défis considérables auxquels nous sommes confrontés. Il a fallu trois ans pour élaborer la Loi sur la diffusion continue en ligne, et cette dernière n’est toujours pas en vigueur.

Chaque année, Bell paie près de deux milliards de dollars de frais réglementaires et de contributions au gouvernement fédéral. En revanche, Amazon, Disney, Netflix et d’autres, tous beaucoup plus grands que Bell, ne paient rien, et ce, malgré les milliards de dollars de revenus qu’ils tirent des Canadiens.

J’espère mettre à profit les deux heures que nous allons passer ensemble pour discuter des solutions constructives, afin que les générations futures aient accès à des histoires qui reflètent notre pays. Merci.

Mirko Bibic
Président et chef de la direction BCE Inc. et Bell Canada